C’est à nous-mêmes de conduire notre libération pour des traitements plus équitables

Notre vision table sur la nécessité du RA PANDC afin que les PANDC soient mieux accompagné.e.s et soutenu.e.s tout au long de leur carrière et ce, d’abord et avant tout par eux et elles-mêmes. Nous pensons que l’éducation, la recherche, etc., nous permettront de sensibiliser davantage l’opinion sur la façon dont opère le racisme systémique dans le secteur de l’éducation post-secondaire, un univers où la suprématie blanche s’impose comme mode de gestion des institutions, mettant bien à mal la qualité, tant de la recherche, de l’enseignement que des services à la communauté, de façon générale.

Comme intervenant.e.s du secteur de l’éducation post-secondaire, nous aurons beau chercher, nous aurons bien de la difficulté à trouver des exemples où nos collègues non PANDC auront, volontairement et, spontanément, sacrifié certains de leurs privilèges, pour promouvoir la cause des PANDC. De la part des administrateurs/administratrices, qui appartiennent, pour la plupart, à la majorité blanche, l’on assiste, plus aisément, à des discours sur ce qu’en ce moment, ils/elles ouvrent les débats sur les difficiles réalités du racisme systémique. Sans, pour autant, que ces discours se traduisent en actes vraiment significatifs contre le racisme, les administrateurs/administratrices de nos institutions, promettent, aux PANDC, ce qui pourrait n’être perçu, par les PANDC, que comme monts et merveilles, sans effets, sur les douleurs des vécus racistes dont ils/elles sont victimes, de façon systémique. Entre-temps, patience, résilience sont les efforts que l’on demande aux PANDC. Il faut ajouter, à cela, l’exigence qui est faite aux PANDC de faire preuve de « gens civilisés » en adoptant, dans tous leurs états d’êtres, la façon d’être, la façon de parler, la façon de se tenir de leurs collègues Blanc.he.s, puisqu’il n’y a de civilisation que celle établie par les normes des gens de la communauté blanche. À côté donc de ces discours de cosmétiques communicationnelles, c’est à la nécessité d’un blanchiment d’eux/elles que l’on invite les PANDC, dans cette forme détournée du maintien du statu quo, pour ne pas ébranler, là et tout de suite, les privilèges de la suprématie blanche.

Présentement, au Canada, aucune des discussions de « vérité et réconciliation », de décolonisation, de lutte contre le racisme, qui ont lieu dans nos institutions académiques du secteur post-secondaire, n’enrayent le caractère douloureusement oppressif de la « blanchisation » de nos institutions, où il n’y a de norme civilisationnelle que la façon de vivre (comme) des Blanc.he.s, laquelle est imposée à tous et à toutes. Dans ce schéma, les stéréotypes racistes ne sont pas du reste non plus. Dans ce contexte où les décideurs de nos institutions académiques sont des personnes qui n’ont aucun intérêt à ce que le statu quo soit bousculé, marginalisations à outrance, isolements systémiques, démonisations, etc., sont le quotidien auquel sont confrontés les PANDC, qu’elles soient étudiant.e.s, professeur.e.s ou employé.e.s. À travers les projets de recherches que nous envisageons, de même qu’à travers des séances de sensibilisations et d’échanges divers via les réseaux RA PANDC que nous voulons mettre en place, nous pensons établir, alors, de nouveaux paramètres d’approches de la question du racisme systémique dans nos institutions académiques où le caractère purement « blanc » de la conduite des affaires n’est plus à démontrer.

Pour nous, les PANDC doivent s’affranchir de la loi d’omerta qui les maintient dans un silence imposé où elles n’osent pas dire les choses telles que cela se vit, laissant, ce faisant, la place au statu quo de la suprématie blanche de continuer de prévaloir. C’est donc aux PANDC elles-mêmes de s’engager, ensemble, dans une dynamique conjointe de démantèlement du racisme systémique et de ses effets délétères, par la recherche, la sensibilisation, l’éducation et l’activisme. La qualité même de nos institutions académiques post-secondaire en dépend.

En effet, tout le monde y gagnera. Un monde de justice, d’égalité et d’équité ne profiterait qu’à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes.

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