Les initiateurs et l’initiatrice du projet

Bien que les deux co-initiateurs et la co-initiatrice du RA PANDC viennent d’horizons et de parcours professionnels différents, les histoires et les manifestations, tant des micros-agressions que des macros-agressions racistes auxquelles ils sont confrontés, sont étonnamment similaires. Il s’agit d’agressions enseignées dans les théories de salles de classes, comme inacceptables, mais qui passent tolérables et totalement justifiées, lorsque ce sont les PANDC qui, dans les faits, en sont victimes. Dans les manifestations au quotidien du racisme systémique, ce sont les mêmes collègues et administrateurs Blancs qui décrèteront, qu’en fait, ce sont, là, des choses inadmissibles, mais qui se passeraient plutôt ailleurs, loin de leurs milieux de travail. C’est au point où, jamais nulle part, l’on n’identifie localement ces genres d’agressions. Cela maintient le statu quo autour de ce qui est communément appelé privilèges des Blancs, évitant, aux administrateurs, leurs responsabilités de prendre des mesures idoines pouvant endiguer le phénomène, face aux traitements dégradants et inhumains auxquels l’on soumet les PANDC, dans nos institutions académiques post-secondaires canadiennes.

En tant que co-initiateurs et co-initiatrice du projet de RA PANDC, nous affirmons solennellement notre droit et notre devoir de critiquer et de discuter, au-delà des seules postures théoriques, toute question relative aux inégalités raciales dans le secteur post-secondaire. Ce droit et ce devoir s’imposent par la nécessité, pour nous, de contribuer à informer le public en général et le monde du secteur post-secondaire en particulier. Loin d’être un tort ou un crime que nous commettons contre nos collègues Blancs, il s’agit plutôt de droits conférés par la liberté académique dont nous jouissons, au même titre que n’importe le/la/quel/le de nos collègues non PANDC. La simple notion de justice sociale s’y inscrit.

Aucun statut ni aucun rang, aucune orientation sexuelle, aucune appartenance religieuse ou raciale ne doivent servir de prétextes, pour asseoir un droit absolu de la majorité blanche sur les minorités et, de fait, limiter lesdites minorités dans la pleine jouissance de leurs prérogatives institutionnelles.

Pour mieux exercer ce droit de nous pencher sur ce fléau qu’est le racisme systémique, nous pensons qu’il nous faut créer cet espace d’union entre PANDC. C’est la condition pour que notre voix commune soit audible et mieux prise en compte dans le secteur post-secondaire canadien. Nous savons que la gangrène qu’est le racisme vous touche et vous décime tout autant que nous. Joignez-vous donc à nous pour des pas concrets et significatifs de changements.

  • Aimé Avolonto

    Cofondateur

    À l'époque, dans mon projet d'immigrer au Canada, ce qui m'avait le plus frappé, c'était cet attrait, quasi-irrésistible, de ce que notre pays, à tous et à toutes, se positionnait, à l'international, comme le meilleur de tous, où les valeurs capitales de son existence tournent autour du respect absolu de la dignité humaine, de la liberté de pensées, de religion, des orientations sexuelles de chacun, etc. Bref, ce qui m'avait donc le plus charmé et ce, littéralement, c'était cette promotion et cette célébration des diversités des communautés et des différences, quelles qu'elles soient. Toutefois, autant j'étais sous le charme de scintillement de ces valeurs, autant j'avais été vite frappé par l'absence quasi-outrageuse des membres des communautés des personnes autochtones, tout au moins, de la plupart des positions de prises de décisions significatives. Cela ne nous a pas pris longtemps, ma famille et moi, pour que nous nous rendions compte que, à côté des merveilles qu'offre la vie au Canada, l'aspect discrimination systémique, du fait de l'appartenance à la minorité que sont les PANDC dans les arènes de décisions de nos institutions académiques, sera un fléau contre lequel le combat risque d'être de très longue haleine. En effet, « les loups ne se mangent pas entre eux », comme dit l'adage et personne n'aime perdre les privilèges qui sont les siens, que cela soient contre-morale ou non.

    Le RA PANDC entend exposer, dans les termes mêmes où cela se vit, les perversités du racisme systémique envers les PANDC. En créant cet espace de fédération autour de cette réalité à laquelle font face les PANDC, nous espérons faire naître une nouvelle génération de PANDC qui participeront à et promouvrons davantage l'enracinement des valeurs canadiennes qui nous ont attirés dans notre pays à tous et à toutes.

  • Christine Faucher

    Cofondatrice

    En tant que femme de couleur, les questions d'éducation et de justice sociale ont toujours inspiré et défini ma vision du monde pour une société plus juste, plus équitable et plus bienveillante. Intellectuellement, je n’hésite donc pas du tout à entrer dans la danse, aussi dérangeante que cela soit, histoire de donner un coup de pied dans la fourmilière de ce fléau qu’est le racisme.

    Survivante du tristement célèbre « Sixties Scoop » du Canada, je ne peux, malheureusement (ou heureusement, c’est selon), rester les bras croisés et impassible devant le traitement inhumain et dégradant que font vivre aux PANDC les institutions académiques post-secondaires canadiennes, endroits de prédilection où l’on n’hésite pas à tirer profit de la fameuse « vitrine multiculturelle », tout en refusant continuellement aux étudiants et aux universitaires PANDC, des occasions tangibles correspondant à leurs valeurs et à leurs compétences.

    Ce ne sont pas les PANDC qui vivent en marge des institutions académiques post-secondaires canadiennes, mais bien plutôt celles-ci qui trahissent les valeurs de diversités, d’équité et d’inclusion qu’elles prônent du bout des lèvres. Le problème doit être défini clairement là où cela se pose. Personnellement, J’en ai marre de devoir fournir mille fois plus d’efforts, pour à peine de reconnaissance de ma contribution à l’essor de mon institution.

  • C. Darius Stonebanks

    Cofondateur

    En tant que jeune immigré au Canada, même l'acculturation aux normes canadiennes " traditionnelles " ne m'a pas permis (ainsi qu'à ma famille) d'échapper aux formes violentes et répétées d'attaques islamophobes et anti-brunes. Je me suis orientée vers l'enseignement supérieur, pensant que ce serait différent des types d'exclusion, de déshumanisation et d'intimidation auxquels les personnes appartenant à la communauté PANDC sont confrontées dès le début de leur vie dans des endroits comme les cours de récréation, par exemple. J'avais tort ; la discrimination est simplement plus sophistiquée et peut-être plus dangereuse. Les Canadiens méritent mieux de la part de leurs universités que le système actuel qui favorise les professeurs blancs moyens au détriment des universitaires PANDC hautement qualifiés, performants et engagés qui peuvent à peine accéder à des postes de premier échelon dans l'enseignement supérieur. Si nous ne travaillons pas ensemble pour apporter de réels changements, nous sommes complices de la façon dont nous sommes traités.

  • Abdullah Najjar

    Abdullah Najjar

    Agent d'adhésion

    DAbdullah Najjar est un réfugié syrien musulman au Canada et un étudiant au doctorat au Département des études intégrées en éducation de l'Université McGill. Il détient un diplôme en mathématiques et un baccalauréat en littérature anglaise de l'Université de Damas, ainsi qu'une maîtrise en éducation de l'Université Bishop's au Canada. Au cours de sa vie professionnelle, il a enseigné les mathématiques dans des écoles publiques en Syrie et dans des écoles internationales en Arabie saoudite pendant plus de dix ans. Il est actuellement professeur de mathématiques pour la Commission scolaire English-Montréal depuis 2020.

    Ses recherches sur la colonisation et l'impérialisme s'inspirent de ses origines et de sa culture moyen-orientale et islamique. Après son installation au Canada, il a développé un intérêt passionné pour la marginalisation des minorités, en particulier les personnes de couleur, et leur représentation actuelle dans les programmes scolaires québécois. Par conséquent, ses recherches portent sur les impacts de l'islamophobie en Occident, la colonisation continue des groupes minoritaires et la déconstruction essentielle de l'image déformée et diabolisée de l'islam moderne qui prévaut actuellement.escription goes here